NOIR / THRILLER / FANTASTIQUE

dimanche 24 juillet 2016

"Artiste VS Technicien" ?

Peut-on apprendre l’art du récit ? À propos d’un débat jamais clos, qui agite le petit monde des auteurs et qui continuera de l’agiter longtemps encore.

J’ai pas de certitude absolue, encore moins la science infuse. Je pense "comme la dame elle dit", mais j’aurais pas réussi à exprimer ça aussi simplement :

« Je pense depuis longtemps que l’écriture est articulée autour de deux pans distincts, mais d’une égale importance, l’un relevant de l’art, l’autre de la technique. L’art ne s’apprend pas, c’est évident. On ne peut pas faire acquérir à autrui une âme d’artiste, une sensibilité d’écrivain, ou même la passion de coucher des mots sur le papier, qui est le don et la malédiction de ceux qui façonnent la prose et la poésie. Mais il est grotesque que de prétendre que le b.a ba de la fiction ne peut être inculqué ; pour moi, c’est une preuve de myopie intellectuelle ». E.Georges.

La seule difficulté, comme souvent avec la technique, c’est de savoir s’en affranchir. Y a t-il un risque de voir l’écriture s’uniformiser, de voir tous les récits se ressembler ? Y a t-il un risque pour l’auteur de seulement naviguer d’un atelier d’écriture à l’autre sans jamais finaliser aucun écrit ? De faire le touriste sur les salons ou sur les forums sans vraiment s’investir dans un projet d’écriture personnel ?

Aucun de ces dangers n’est à écarter totalement. Mais on retrouve les mêmes interrogations dans d’autres domaines : si je prends l’exemple de la musique, c’est flagrant. Néanmoins, en musique, personne ne remet en question l’existence d’une « technique ». Tout au plus, certains dénoncent-ils  l’excès de cette technique dans tel ou tel genre musical, mais rares sont les musiciens qui vont jusqu’à nier son existence.
Curieusement, cette « négation » est assez répandue dans le milieu littéraire. Il ne m’appartient pas d’expliquer cette bizarrerie. Je me contente juste d’expliquer de la manière la plus simple possible, à quels outils je recours, et pour celles/ceux que ça intéresse, où les trouver.

Ce qui m’a le plus fait progresser, je pense, c’est la travail de bêta-lecture, en particulier celui sur le forum CoCyclics. Lien ici : CoCyclics
 
Les manuels eux sont intéressants pour canaliser ce que j’appelle mon « moulin à conneries », c’est-à-dire la propension à écrire au kilomètre. Écrire un premier jet de 300 pages, en quelques mois, sans plan, sans synopsis, sans fiche de personnage, voire sans trame, c’est possible, c’est même par ça que j’ai commencé. Mais c’était un peu un récit qui s’adressait à moi-même et dont personne d’autre ne pouvait piger les clés. C’est tripant mais ça ne mène nulle part. Quand j’ai « déconstruit » ce récit foutraque, j’ai cherché un protagoniste, un objectif etc. C’est marqué dans le manuel, certes, mais c’est surtout très utile au lecteur !
Des manuels que j’ai lus je retiendrai : « La dramaturgie » de Lavandier, parce que le notions essentielles sont là. « L’anatomie du scénario » de Truby s’adresse davantage à ceux qui recherchent une aide pratique : il s’agit presque d’un cahier d’exercice. On peut passer tout son récit à la moulinette du « Truby » et compléter ce qui manque, déplacer ce qui n’est pas à la bonne place etc. Le genre de choses qui scandalise certains. J’ai trouvé ça ludique et terriblement efficace. Ce ne sont ni Truby ni Lavandier qui ont choisi mon personnage, mes thèmes, mon univers, l’ambiance, le ton, l’écriture. C’est moi. Ils m’ont juste aidé à ne pas reproduire un texte aussi abscons que celui de mon premier manuscrit (que j’adore toujours… mais je suis le seul !). J’ai pioché dans ce premier manuscrit tous les éléments qui me paraissaient utiles et j’ai réécrit l’histoire : deux éditeurs ont été intéressés par cette nouvelle version. J’ai signé avec l’un d’eux.

Alors que faut-il faire : lire des blogs, des manuels, participer à des forums, des ateliers, écrire des nouvelles ou se rendre sur des salons ?
Tout ça à la fois… ou rien de tout ça. Peu importe.
Certains ne ressentent ni le besoin, ni l’envie de piocher là-dedans et parviennent à leurs fins. Tant mieux. D’autres y piochent avec parcimonie, d’autres enfin sont des consommateurs acharnés, ils vident littéralement la boîte à outils !
Chacun sa méthode.
Au final, une seule chose compte : le résultat.

Pour celles et ceux que la curiosité dévore, rendez-vous dans ma « Boîte à outils » (en bas à droite).

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